Bienne vaut toujours le détour! Cela, bien sûr, nous le savions déjà avant la rencontre du réseau du 4 novembre dernier. Mais depuis, nous le savons que mieux. Rien que par le lieu de la rencontre déjà: la Maison Farel, une première œuvre de l’architecte biennois Max Schlup, avec sa magnifique cour intérieure et la salle directement attenante, qui ont constitué le cadre idéal pour des échanges sur l’enseignement de la culture du bâti. Ensuite, par le bilinguisme vécu au quotidien avec la plus grande facilité à Bienne, qui a joué également un grand rôle. Nous avons eu néanmoins des interventions d’organisations de la Suisse francophone et de la Suisse alémanique. La directrice d’Archijeunes, Kathrin Siebert, et la journaliste, Sabine von Fischer, ont soigneusement suivi le riche programme de la rencontre, intitulée «La culture du bâti fait bouger les choses». La journée était organisée autour du thème de l’engagement civil.
Heloïse Gailing de la Fondation Culture du bâti et Rosalba Maruca et Katell Mallédan de Ville en tête de Lausanne ont parlé de leurs nombreux programmes et activités destinés à la sensibilisation à la culture du bâti, tandis que Francine Fort, cofondatrice du légendaire centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux, a appelé à ne pas oublier l’aspect intrinsèquement culturel de la culture du bâti. Du côté de la Suisse alémanique, Rebekka Ray, responsable de la médiation de la culture du bâti à Patrimoine suisse, a présenté le projet «Explorer mon quartier» (qui est bien sûr aussi mené en Suisse romande) et Antonia Steger d’Urban Equipe a attiré l’attention sur le conflit, probablement un peu sous-estimé, entre médiation et engagement. Au tout début de la conférence, le professeur Christian Reutlinger de l’Institut pour le travail social et les espaces de la HES Saint-Gall, en Suisse orientale, a invité à une promenade intellectuelle socio-spatiale basée sur ses propres expériences – vers un village d’enfants temporaire du début des années 1970.
Un sommet a été la présentation de Benedikt Loderer sur la résistance du mouvement citoyen « Axe ouest – pas comme ça » contre un tronçon d’autoroute urbaine à Bienne, sous la forme d’une lecture scénique intitulée « Der Drachentöter. Une pièce pédagogique sur le thème de la sense civique ». Ensuite, le randonneur urbain Loderer a conduit les participant-e-s aux endroits de l’espace urbain qui auraient été massivement modifiés par la construction de l’autoroute et il a démontré de manière impressionnante comment il a pu convaincre les Biennois-e-s de la monstruosité du projet de construction par la visualisation et l’explication. Le succès de « Axe ouest – pas comme ça » est dû à un mélange ingénieux d’engagement de la société civile et de médiation de la culture du bâti.
Pour le secrétaire général de la FAS, Caspar Schärer, qui a réuni les fils de la conférence à la fin, ces deux aspects se complètent, et même se conditionnent mutuellement d’une certaine manière : c’est justement parce que la culture du bâti se trouve devant et derrière chaque porte que la médiation, la transmission de connaissances et de contextes est déjà une action de la société civile. La culture du bâti nous concerne toutes et tous, parce qu’elle est partout autour de nous et qu’on continue à la construire.
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