Le potentiel du roman graphique pour l’éducation, la littérature et, généralement, comme forme d’expression artistique n’est fort heureusement plus sous-estimé. Les histoires en images permettent d’expliquer et de raconter très clairement des liens complexes. Comme le problème du béton par exemple, dont est recouverte la moitié de notre planète. Nous devons beaucoup à ce matériau qui, en même temps, pollue énormément l’environnement. L’architecte Alia Bengana s’est sérieusement penchée sur ce dilemme avec Claude Baechtold et Antoine Harari et a récemment publié la bande dessinée «Béton: enquête en sables mouvants». Elle nous emmène dans le Sahara où le sable, matière première disponible apparemment à l’infini, est utilisé pour la fabrication de béton.
Voilà ce qu’on a répondu à Alia, architecte missionnée dans une oasis du Sahara pour y construire une maison d’hôte. En d’autres lieux, la phrase aurait fait sourire cette adepte du béton armé. Mais en voyant les cohortes de camions acheminer sur plus de 1 200 kilomètres le sable nécessaire à la fabrication du béton, elle se demande si on ne serait pas tous tombés sur la tête…
Quelques années plus tard, confinée dans le chalet suisse de son mari avec leurs deux enfants, Alia découvre une curieuse machine. Une foreuse ! Ainsi, on cherche du sable jusque devant sa porte… Il est temps pour notre architecte de questionner son matériau fétiche. Avec Claude Baechtold, son baroudeur de mari, Alia Bengana s’enfonce dans la nébuleuse du béton et son univers impitoyable. De portes qui claquent en langue de bois, leur investigation hors norme les conduit à la rencontre des plus grands spécialistes, des professionnels du BTP ou encore des plus avertis des activistes : le « tout béton » est-il une fatalité ? Les solutions seraient-elles à portée de main ?